greffée, mortadelle, haiku

LE JOUR OÙ JE ME SUIS FAITE GREFFÉE…

À une terrasse de café, un couple. L’homme tient la main de la femme plein de sollicitude.
La femme regarde dans le vide.
– « Tu sais, tu devrais vraiment y penser. Cela nous simplifierait la vie…
L’opération se fait sous anesthésie locale.
En un quart d’heure, tu es libérée et puis… tu te sentirais mieux : plus de stress,
plus de questions. Qu’en penses-tu ?
– « Je ne sais pas… et si le bouton restait bloqué ? »
– « Non, il n’y a pas de risque. Lorsque je m’en vais, je te passe en position « off »
et je te réactive lorsque je reviens.
Franchement, je ne comprends pas où est le problème ? Qu’est-ce qui te fait hésiter ? »
– « Dis, tu m’aimes ? »
– « Off… course »

Mort-adèle

Le papier gras-rose
gardé dans le frigo tel une denrée périssable,
plié-repassé comme les mouchoirs en tissu de mon enfance,
me donne la nausée.
Vague souvenir d’un grand-père ex-boucher qui aimait nous prendre sur ses genoux
en nous parlant de la faim, fidèle compagne de la guerre – la deuxième – des boches
et des tortures, du réseau Turquoise, thanks to the Americans, longue vie à De Gaulle !

Aïe-Cul

J’ai gardé
Sur le majeur
L’odeur acide
de son œil marron

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