bouche, suture, photographie numérique, Blaize

RITUEL

Au quotidien, j’invente une esthétique gestuelle du rappel, comme ces post-it
que l’on colle sur le frigo pour ne pas oublier ce rendez-vous médical que
l’on a pris il y a quelques mois. Ainsi, j’ai adopté de nouveaux gestes :
les enfants du souvenir. Je râpe le parmesan sur les pâtes. Je me sers dans
la cafetière italienne moka. Je ferme l’écran de l’Asus. Je sens bon le savon
d’Alep. 
Ces dispositifs assument une maintenance fugace mais efficace
de sa présence. La chorégraphie du geste déploie l’hologramme de l’absent.

L’AFFAIRE EST CLOSE

J’ai de nouvelles lèvres,
tapies, en sommeil ensommeillé
durant dix longues années.
Aujourd’hui, elles ont décidé de s’ouvrir.
Allez, crache, crache ta boule noire !
C’est terminé. Voilà.
Et maintenant, dès que tu le peux, SURTOUT, refais claquer ta langue.

COMIC STRIPS

Les prises de sang me laissent de microscopiques croûtes brunâtres.
Les stéri-strips immaculés jouent l’érotisme du dévoilement.
La voix se raffermit et gonfle comme un sexe en désir sous la gorge tendue.
Ma moiteur est rassurante, je suture.

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