flat balloon, photo, Blaize

SAGESSE

L’anéantissement surgit lorsque l’on me branche.
Reliée à la perfusion par mon bras droit et de chaque côté du cou à d’étranges cordons
plastiques accordéonnés qui aspirent mon sang – je ne suis plus qu’une chose parmi les choses.
La chaleur et l’empressement du personnel soignant ne peut freiner cette contamination
de l’humain par l’objet, bien plus, ils la rendent ordinaire et insignifiante, chacun jouant son rôle.

BINIC

J’ai vu une vingtaine d’individus entrer et sortir de ma chambre en 24 heures,
ballet de toutes compétences : infirmiers pour prise de sang et comprimés,
aide-soignantes pour tension et remplacement d’urinal, agents hôteliers
spécialisés pour plateau repas et changement de drap, médecins parfois
désorientés, qui rebranchent mon portable « pour ne pas être venus pour Rien ».
Erreur classique sur la personne : Rien est dans la chambre d’à côté.

630

Silence, c’est l’hôpital.
Mais non !
Bruits incessants de perceuses, de scies à ruban, tambourinage de marteau
au milieu du charivari des portes claquées, des brancards qui cognent
les fondations et des éclats de voix nocturnes qui polémiquent sur une
vraie/fausse attitude, un patient trouvant la force (où ?) de renchérir.
Ici un hôpital ? Non, plutôt une gare où égarée, je poursuis un train de vie
qui ne me convient pas.

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